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EUREKA
1 décembre 2014

EDITORIAL DE COLBERT

 

Éditorial  de COLBERT

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FRANCOFOLIE !

Le XVe sommet de la Francophonie a débuté le samedi matin à Dakar, au Sénégal. La grande majorité des pays du monde francophone a été représentée. Une rencontre aux multiples enjeux. Nouveauté pour cette édition 2014 du sommet de la Francophonie, une cérémonie d’ouverture à un million d’euros. Avant les discours attendus des dirigeants, c’est un spectacle qui a été offert au public. Le comédien Charles Berling, le chanteur Youssou N'dour, les chanteuses Axelle Red et Diane Dufresne étaient présents. Le Sénégal  a déboursé près d’un million d’euros pour financer ce spectacle fou. On ajoute même que tous les participants sont venus en avion privé.  Au total, la facture pour le transport s’élève à 300 000 euros. Quelle folie ! Ce sommet a eu pour la première fois ses détracteurs, un véritable front monté  le 17 novembre dernier. C’est la voix du refus. Refus de la francophonie qui ressemble à de la folie. Pourquoi un tel refus maintenant ? Un refus maintenant parce qu’il est temps de se poser la question sur les vraies motivations démocratiques de cette organisation. Et au bout du compte on se rend compte que la Francophonie, c’est le Colonialisme français sous une autre forme. C’est pourquoi, il faut saluer les anti-francophonies qui ont exhibé des affiches et dépliants sur lesquels on pouvait lire : « La Francophonie, c’est le Colonialisme ».  Je suis convaincu aujourd’hui que l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) n’est plus une institution pour promouvoir la langue et la culture française. C’est une institution qui n’est qu’un instrument de la Françafrique.  Pour installer les marionnettes de la France. La preuve c’est que, au cours de ce qu’on appelle les rencontres bilatérales, c'est-à-dire quand deux chefs d’États s’entretiennent à huis clos et en tête à tête, Hollande a rencontré  en privé l’après-midi du samedi, son homologue burkinabè, Michel Kafando. C’est leur première rencontre. De quoi ont-ils parlé ? Pas de Francophonie en tout cas. Hollande lui a-t-il dit de ménager Blaise Compaoré qui doit affronter la justice burkinabé sur le dossier Sankara ? Mais autre  temps ! Le peuple Burkinabé a montré le soleil à toute l’Afrique francophone. Les hommes intègres ont abattu un des plus gros piliers de la françafrique. Quelle gloire avec une Francophonie avec Denis Sassou-Nguesso qui est responsable d’une centaine de milliers de morts ou qui valide des élections de dictatures héréditaires au Togo et au Gabon sans oublier son appui au coup d’état en Côte d’Ivoire avec la violation  de la constitution pour imposer Alassane Dramane Ouattara.  Dans tous les cas, la Providence vient d’opérer le miracle. Pour la première fois, la Francophonie échappe à l’Afrique. La Canadienne Michaëlle Jean succède à Abdou Diouf. La Francophonie quitte l’Afrique pour l’Amérique du Nord.   

COLBERT KOUADJO

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