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EUREKA
1 décembre 2014

FRANCOPHONIE

 

FRANCOPHONIE : du discours de la Baule au discours de François Hollande

macky-sall-francophonie

François Hollande dans un discours samedi, a mentionné la « leçon » de la transition tunisienne et la « belle démonstration » du peuple burkinabé. En tout cas, la révolution burkinabé a démontré que le peuple africain a besoin de la démocratie, de la liberté du vote, du respect des lois constitutionnelles. Les Africains haïssent la dictature. Depuis les indépendances de l’Afrique francophone, c’est la deuxième chance que la France donne aux peuples africains de faire tomber les dictatures liberticides. La première fois, c’était le 20 juin 1990. Ce jour-là, le Président de la république française, François Mitterrand prononçait le fameux discours de la Baule devant 37 pays africains dans le cadre de la 16e conférence des chefs d’État d’Afrique et de France qui s’est déroulée dans la commune française de la Baule-Escoublac (Loire-Atlantique). Ce discours a été un point important dans les relations entre la France et l’Afrique. Roland Dumas dira de ce discours : « le vent de la liberté qui a soufflé à l’Est devra inévitablement souffler  un jour en direction du Sud. Il n’y a pas de développement sans démocratie et il n’y a pas de démocratie sans développement ».  Et puis le vent a soufflé sur l’Afrique en 1990. Le vent de la liberté ! Le vent de la démocratie ! Le deuil des partis uniques et des timoniers a été fait. Le multipartisme est né. Ce discours, dont le souvenir est toujours vivace chez de nombreux Africains, avait alors engendré immédiatement des conférences nationales souveraines un peu partout en Afrique subsaharienne (Congo, Bénin...) qui ont donné naissance au multipartisme. De ce fait, ce discours de la Baule est rentré dans l’histoire. Qu'en sera-t-il cette fois du discours prononcé par François Hollande à Dakar, 24 ans après la Baule? Ce grand discours de François Hollande laissera-t-il une empreinte pour la postérité ? Quel en sera l’impact historique s’il n’engendre rien de concret sur le terrain ? De toutes les façons en mettant côte à côte le discours de la Baule et le discours de François Hollande, le peuple africain avec  24 ans de maturité politique, peut déceler le beurre que l’État Français leur a toujours servi. Le discours de François Hollande ne devrait être jugé qu’en fonction du discours de la Baule parce que tout compte fait il s’agit des discours de deux présidents français. Or, la France n’a que des intérêts…

LA MISSION DU PEUPLE AFRICAIN : LA DÉTERMINATION

Analysons un peu le discours de Mitterrand à Baule. Après avoir rappelé dans son discours qu’il considérait le développement comme «  un élément indissociable des progrès de la démocratie », Mitterrand soutient : «  nous ne voulons pas intervenir dans les affaires intérieures. Pour nous, cette forme subtile de colonialisme qui consisterait à faire la leçon en permanence aux États africains et à ceux qui les dirigent, c’est une forme de colonialisme aussi perverse que toute autre ». Mensonge ! Car la France n’a jamais été absente sur le continent africain. Dans le même discours Mitterrand sous la forme d’une malice très gaullienne  soutiendra dans le même discours : «  La France continuera d’être votre amie, et si vous le souhaitez, votre soutien, sur le plan international, comme sur le plan intérieur ». Voilà quelques contradictions insinuées dans le discours de la Baule pour dire aux dictateurs « vous acceptez le multipartisme mais on est à côté de vous. On ne vous lâche pas ». La France a épouse depuis lors, les querelles internes aux pays africains. Un discours qui n’a pas libéré dans les faits, le peuple africain. Car  dans le discours de la Baule, le Président François Mitterrand a déclaré : « Je répète le principe qui s’impose à la politique française : chaque fois qu’une menace extérieure poindra, qui pourrait attenter à votre indépendance, la France sera présente à vos côtés » et a ajouté « mais notre rôle à nous, pays étranger fût-il ami, n’est pas d’intervenir dans des conflits intérieurs. Dans ce cas là, la France, en accord avec les dirigeants, veillera à protéger ses concitoyens, ses ressortissants, mais elle n’entend pas arbitrer les conflits »…Face à cette politique africaine qui n’a jamais varié il est temps que les africains se prennent en charge.  Il est temps que les africains prennent en charge leur avenir face au mur de l’indécrottable françafrique. Les peuples africains doivent être déterminés à affranchir l’Afrique du joug colonial français. La détermination d’un seul homme peut changer le monde entier or selon les statistiques de la francophonie, à plus forte raisons des milliers d’africains aujourd’hui qui revendiquent la liberté, la justice et la démocratie.

LE DISCOURS DE HOLLANDE, ENCORE DU LEURRE…

On n’a pas besoin d’être psychologue pour comprendre que la déclaration de Hollande au sommet de la Francophonie à Dakar est l’expression d’une crainte mal dissimulée. Les peuples Tunisien et Burkinabé ont montré le chemin de la liberté.  Le président Français sait que si les Africains se réveillent 24 ans après le discours de la Baule, la France risque de perdre gros. Or la chute de Blaise Compaoré est une grosse perte pour la France sur le contrôle de l’Afrique de l’ouest. Blaise Compaoré est le déstabilisateur de l’Afrique de l’ouest. Sans Blaise Compaoré, un pays comme la Côte d’Ivoire ne serait pas encore sous le joug de la France. Il en est de même de la Guinée. C’est Blaise Compaoré qui a joué le plus grand rôle dans la crise guinéenne. Dadis Camara a été déporté à Ouagadougou sous la garde du président Compaoré. C’est lui qui a empêché Dadis de rentrer en Guinée au moment où ses militants le réclamaient. Puisque Dadis Camara menaçait les intérêts de la France en Guinée. C’est pourquoi, la France l’utilisait comme pompier pour régler les conflits qu’elle créait. Derrière le discours de François Hollande, il faut plutôt voir la peur que les peuples Tunisien et Burkinabé suscitent en lui. Ce réveil qui s’est emparé du peuple africain et qui a commencé en Tunisie puis au Burkina se poursuit au Togo et au Gabon. A la fin de ce sommet de la francophonie, la France perd très gros : l’Afrique perd la Francophonie. L’Amérique du nord prend la tête de la Francophonie. C’est un pilier de la françafrique qui vient ainsi d’être brisé au moment où la France perd aussi Blaise Compaoré le déstabilisateur…Du discours de la Baule au discours de François Hollande il y a 24 ans. Les peuples africains ont 24 ans d’expérience démocratique.

 

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