Remise du prix Houphouët Boigny

Remise du prix Houphouët Boigny

Hollande construit son réseau françafricain le 05 juin

L’information est donnée par l’hebdomadaire «  la lettre du continent ». « De retour  du japon où ils auront participé  à la  5^e TICADE plus d’une dizaine de chefs d’Etat du pré-carré français parmi lesquels Idriss Deby, Alassane Ouattara, Mahamadou Issoufou et Macky Sall assisteront,  le 5 juin à l’UNESCO  à la remise du prix Félix Houphouët Boigny  pour la paix à François Hollande. »

Quel mauvais signe pour les africains, surtout pour les Ivoiriens qui croient qu’avec l’avènement du  président socialiste français, François Hollande, les relations entre l’Afrique et la France changeraient positivement ! Que non ! La philosophie impérialiste n’a pas changé : la France n’a pas d’ami mais des intérêts. Ceux des Africains qui s’attendent à ce que Hollande soit bon pour l’Afrique s’abusent. Des signes apparaissent et ne trompent pas. La France ne changera jamais sa politique internationale. La France  maintient toujours sa poche son pré-carré en Afrique. Hollande, comme tous les présidents français a ses serveurs de thé et autres béni oui-oui africains. Autres temps autres signes! L’agence kabyle d’information (SIWEL) dans une publication du 13 mars 2013 a qualifié d’insolite, l’attribution du prix Félix Houphouët Boigny au président français: «  INSOLITE : François Hollande lauréat du prix Félix Houphouët-Boigny pour "la recherche de la paix"...  En effet, le Prix Houphouët-Boigny, créé en 1989, se propose d’honorer des personnes, institutions ou organisations qui ont contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO. Voilà donc François Hollande africanisé, houphouétisé. La date de la remise du prix  a bel et bien été fixée par le récipiendaire lui-même. ET c’est la date du 5 juin 2013 qu’a choisie François Hollande pour percevoir  le chèque de 122 000 euros, une médaille d’or et un diplôme. Et les noms  des invités à cette fête éclairent bien la volonté masquée par François Hollande. Il a fait d’une pierre deux coups. L’utile et l’agréable. Idriss Deby (Tchad), Alassane Dramane ouattara (Côte d’Ivoire), Mahamadou Issoufou (Niger), Macky Sall(Sénégal), Henri Konan Bédié (ancien président de la Côte d’Ivoire) et Abdou Diouf (ancien président du Sénégal) ont été convié pour fêter et pour recevoir des directives. Hollande  a fini de dessiner  sa propre carte d’Afrique et de redéfinir son propre pré-carré. La présence de Ouattara est significative à plus d’un titre. Il est président de la Côte d’Ivoire pays de Houphouët Boigny. Depuis quelques temps aussi Alassane Dramane Ouattara et François Hollande jouent au même diapason. Le président ivoirien à réussi à mettre le président français dans « le contexte ». La preuve, c’est que pour la sécurité du président ivoirien Dramane Ouattara, 519 véhicules blindés destinés aux forces d’intervention de la police  et de la gendarmerie qui seront livrés par la société française ACMAT (atelier de construction de l’Atlantique). Après Sarkozy,  François Hollande le socialiste devient «  l’ami » de l’ivoirien Ouattara le libéral. Tout sera ou presque ficelé le 05 juin prochain lors de la remise du prix Félix Houphouët Boigny à Paris...Mahadou Issouffou le président Nigérien est convié à cette cérémonie. Pas trop surprenant pour un prix Houphouët Boigny.   Mahadou Issouffou est de l’Afrique de l’Ouest. Mais en vérité la présence du chef d’Etat Nigérien permettra à François Hollande de lui confirmer son soutien indéfectible dans la lutte contre les djiahistes qui menacent la sous-région et sa protection de la France contre un coup d’Etat. L’attentat au Niger contre la mine d’uranium du français Areva contraint plus que jamais Paris à dessiner sa politique africaine à l’échelle du continent après une intervention militaire pourtant très ciblée au Mali. C’est d’ailleurs Salou Souleymane, ancien chef d’Etat major nigérien qui sera désigné comme commandant en second de la future MISSION DES NATIONS UNIES POUR LA STABILISATION DU MALI. 

 Le président Mahadou Issouffou a dû céder à cette demande de Hollande pour s’assurer de la protection de la France contre l’armée nigérienne qui a déjà renversé quatre Chefs d’Etat depuis 1960. En tout cas, il vaut mieux prévenir que guérir pour le président Nigérien. Il vaut donc mieux pour lui d’être dans les bonnes grâces de la France pour mériter son soutien en cas de difficultés.  L’autre invité très surprenant est le président Tchadien.  Idriss Deby Itno joue actuellement un rôle prépondérant dans la crise politique qui secoue la république Centrafricaine. Il demeure le bras séculier de la France dans la région et surtout la main invisible de la France à Bangui. Depuis la chute D Bozizé, le président Tchadien exige que son ancien protégé se soit plus sur le territoire centrafricain. C’est pourquoi étant l’œil et l’oreille de la Grande France,  Idriss Deby Itno est convié à cette fête pour recevoir des directives de la part de François Hollande. L’opposition tchadienne  trouve révoltant de voir le gouvernement français courtiser un dictateur de la trempe de Déby dont la garde présidentielle a éliminé un de ses plus charismatiques opposants en 2008, Ibni Oumar Saleh. Aussi dénonce-elle le fait que Hollande ferme les yeux sur la répression subie aujourd’hui par les leaders syndicaux, les journalistes ou de simples citoyens. Bref, le 05 juin François Hollande sera remercié pour l’intervention de l’armée française dans les crises africaines pour protéger les amis de la France.

Christine Ahou