HOUPHOUETISME LE MAUVAIS HÉRITAGE DE LA CÔTE D’IVOIRE
COLBERT KOUADJO
Si personne ne combat pour les protéger, même la vérité et la justice risquent d’être détruites. Il est essentiel d’avoir conscience du fait qu’à certains moments, le silence peut mener à la défaite. L’houphouëtisme en question ! Cette doctrine créée par Houphouët continue de parcourir le cours de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Houphouët a été momifié, canonisé et éternisé au nom de cette doctrine. L’houphouëtisme en question encore ! La lumière projetée sur cette doctrine et son fondateur, a tellement luit qu’elle a fini par éblouir les observateurs et donc dissimuler ce que cette doctrine et son fondateur sont dans la réalité. Jusqu’en 1993, Houphouët a régné en maitre absolu sur la Côte d’Ivoire. Pendant 43 ans, ses militants ont violé l’opinion nationale, en imprimant dans la structure mentale des ivoiriens qu’Houphouët était un démiurge. Il devrait être cité dans les récits cosmologiques et cosmogoniques du peuple de Côte d’Ivoire. Ce viol collectif s’est matérialisé physiquement par l’assassinat aussi collectif et massif de tous ceux dont les écailles tombées des yeux, ont pu voir la laideur et la nudité d’Houphouët et sa doctrine. Le peuple Sanwi a payé très cher le fait que, quelques uns de ses fils eussent constaté le coté avilissant de l’houphouétisme et revendiqué leur attachement à la Gold Coast et leur séparation de la Côte d’Ivoire. La conséquence : le Sanwi fut ravagé par l’une des plus vives répressions jamais connues en Afrique de l’Ouest avec l’aide de l’armée française sollicitée par Houphouët. Et le Sanwi se soumit contre son gré et le Sanwi s’attacha contre son gré à la Côte d’Ivoire. L’autre viol collectif de l’houphouétisme est plus proche de nous, selon la chronologie de l’histoire de la Côte d’ivoire. En 1970, Gnangbé Kragbé , un fils du Guébié, séduit par la révolution française, la révolution de la France de Victor Hugo, de Marat, de Danton, de Robespierre, de Napoléon, de Talleyrand…a osé parler de multipartisme avec la création de son propre parti le PANA. C’est que, Gnangbé Kragbé ayant vécu en France, a été épaté par la célèbre devise « Liberté, Egalité, fraternité » proclamée dans la Déclaration des Droits de l’Homme et qui a contribué au développement de la démocratie et même à la prise de conscience de ces droits. Pour lui, cette formule pourrait libérer son peuple et contribuer au développement de son pays. Quand Houphouët eut vent de cette révolution positive, il a préféré tuer le poussin dans l’œuf. Kragbé Gnagbé a été assassiné, tout le Guébié massacré. Et depuis 1970, on ne parlait plus de multipartisme que dans la clandestinité. Tous ceux qui osaient défier ce totem du « Vieux » étaient poursuivis et souvent jetés en prison. C’était cela la démocratie à l’ivoirienne. La démocratie selon l’houphouétisme et selon Houphouët. Une démocratie qui n’admet pas la contradiction. Une démocratie basée sur le parti unique. Il n’y a pas d’opposition politique sous un régime houphouëtistes. La démocratie à l’ivoirienne n’admet pas cela. C’est ça ! Sous un régime houphouëtistes, les prisons se multiplient et les libertés confisquées et on emprisonne les militants des partis de l’opposition. Houphouétisme, quel esclandre ! On continue d’étouffer les ivoiriens avec une doctrine aussi obscurantiste, inhumaniste, rétrograde, avilissante, liberticide en 2013... Voici donc ce que sont en réalité les houphouëtistes qui gouvernent la Côte d’Ivoire. Si le peuple savait par quels petits hommes il est gouverné il se révolterait. Aujourd’hui, il est essentiel d’avoir conscience du fait qu’à certains moments, le silence peut mener à la défaite. Il est temps que les ivoiriens se lèvent pour apporter la lumière sur l’houphouétisme, cette doctrine qui est à la base des malheurs de la Côte d’Ivoire.
L’HOUPHOUËTISME, UNE DOCTRINE CONTRE LA DÉMOCRATIE
Cette série d’édito sur l’houphouétisme n’a pas de prétention historique. Elle ne revêt même pas des caractéristiques susceptibles de lui valoir cette épithète. Si Houphouët ne faisait pas aujourd’hui l’objet d’un culte presque unanime, j’aurais peut-être hésité à mettre en cause certains aspects de son caractère et de son action, de peur de pécher par injustice. Dans le contexte actuel, ce risque est nul. Sans souci de plaire ou d’exaspérer, je veux simplement apporter la contribution d’un homme amer peut-être parce que profondément déçu. Déçu d’un système, déçu d’une doctrine, déçu de ce que tout un peuple refuse de s’interroger sur cette doctrine nommée Houphouëtisme qui est à la base du chancellement de toute une nation, de toute une société, depuis des décennies et qui continue dans sa logique inhumaine d’avilir tout un peuple. Pourquoi tant d’intellectuels ivoiriens ont refusé d’apporter une seule contradiction sur l’houphouëtisme au point que dans la conscience collective, Houphouët est le démiurge, le prédestiné, seul capable d’imaginer et de construire la Côte d’Ivoire conforme à l’idée qu’il s’en est faite. Je devine les protestations, la colère, l’indignation des nostalgiques de l’autorité, des frénétiques du prestige, toujours amateurs d’une grandeur qu’ils sont seulement invités à approuver en acclamant l’homme qui prétend l’incarner. Bref…
L’houphouétisme en question et la démocratie.
Nous n’irons pas nous perdre dans les méandres de l’histoire de la Côte d’Ivoire afin de permettre aux lecteurs de comprendre que l’houphouétisme est une doctrine érigée contre la démocratie. En effet, pour savoir la qualité d’un arbre, il faut observer ses fruits. Pour comprendre l’houphouétisme, il suffit de connaitre ses disciples. Comme la valeur d’une école se trouve dans la qualité de ses élèves. Alors les houphouëtistes en question.
1993 demeure une année essentielle dans la vie des houphouëtistes et de la Côte d’Ivoire. L’autorité de l’État vient de ce que cet Etat se confond avec une figure historique. Houphouët qui était confondu à l’Etat venait de mourir en 1993. Le père de l’houphouétisme est mort en 93. Et sa succession devrait révéler la valeur de l’enseignement reçu par ses disciples. Lequel des disciples, allait lui succéder ? Dans quel climat, la succession allait se passer ? Et tous les ivoiriens sont témoins de ce chapitre de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Un chapitre triste, qui continue de noircir le destin de la Côte d’Ivoire. Cette crise de succession qui a opposé les houphouëtistes, a sombré la Côte d’Ivoire dans une crise qui continue de répercuter sur la Côte d’Ivoire. Le bras de fer entre le premier ministre Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié le dauphin constitutionnel au sujet du trône. Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara, les deux fils les plus nantis en termes d’Houphouëtisme se battaient. La bataille était telle que, Ouattara, fuyant la Côte d’Ivoire, a défié et menacé son frère Bédié qu’il reviendrait frapper son pouvoir qui tomberait comme un fruit mûr. Première crise honteuse des fils du père fondateur du PDCI, et le père de l’Houpouétisme. Cette crise a suscité des interrogations chez les ivoiriens les plus lucides qui n’avaient pas encore été envoutés. Comment les fils du sage peuvent-ils se battre pour la succession de leur père ? En fait, ce n’était que le début de la révélation au grand publique d’une des vilaines caractéristiques de l’houphouétisme. Ouattara ne veut pas respecter l’article 11 de la constitution de la Côte d’Ivoire qui fait de Bédié le successeur d’Houphouët. Une remarque faite par les ivoiriens, c’est que, les Houphouëtistes ne respectent pas la loi. Ce sont des hors-la-loi. Or la démocratie repose sur le respect des règles, le respect de la loi. Ce que les ivoiriens pensaient tout bas allait s’avérer encore le 24 décembre 1999. Un autre fils d’Houphouët, par un coup d’Etat, renverse Bédié. Un coup d’Etat n’est pas une arme démocratique pour parvenir au pouvoir. La seule voie démocratique pour parvenir au pouvoir de façon démocratique, c’est la voie des urnes, le choix du peuple. Robert Guéi, le chef d’Etat major d’Houphouët mis en quarantaine par Bédié, a pris le pouvoir par un coup d’Etat le24 décembre 1999. D’ailleurs autant que Ouattara, il en avait gros aussi sur le cœur, contre son frère Bédié qui l’avait fait arrêter et torturer sur de simples soupçons. De 1993 à1999 les Ivoiriens ont compris l’esprit de l’houphouëtisme. Une doctrine qui n’a rien en commun avec la démocratie. Une doctrine qui a fait naitre des politiciens voyous, violents, cupides, dictateurs…En fait, la vraie culture politique inculquée par l’houphouëtisme n’est pas la démocratie. Les démocrates de Côte d’Ivoire dirigés par l’inaltérable, l’inusable Laurent Gbagbo se sont insurgés contre cette façon surannée de faire la politique dans un Etat moderne et qui dénaturait la Côte d’Ivoire. Ils ont alors procédé par l’information et l’éducation pour faire comprendre au peuple , la nécessité de la démocratie en Côte d’Ivoire. C’est ainsi que tous les ivoiriens prirent la ferme résolution de faire tomber le mur de l’houphouétisme. Il fallait un changement démocratique. Le Général Robert Guéi qui voulait s’éterniser au pouvoir comme son père Houphouët, avait accepté en fin de compte d’aller aux urnes contre le brillant démocrate, le politicien le plus populaire du pays, Laurent Gbagbo. Mais il comptait sur ses jeunes soldats en cas d’échec. En 2000 donc, le peuple choisit Laurent Gbagbo comme président de la Côte d’Ivoire par la voie des urnes, de la façon la plus démocratique. Mais le Général et ses soldats décident de confisquer le pouvoir. Le peuple fidèle à son fils Laurent Gbagbo, descend dans la rue, brave les mitraillettes et canons des sbires et chasse le Général qui se réfugie à Kabakouma dans son village. A partir de 2000, les houphouëtistes forment alors une coalition contre le démocrate Laurent Gbagbo depuis leur base de Ouagadougou, chez un autre filleul de Houphouët Boigny. En 2002, Ouattara qui a promis de ne jamais permettre au démocrate Laurent Gbagbo de gouverner la Côte d’Ivoire, tente un violent coup d’Etat qui échoue mais qui se transforme en rébellion. La Côte d’Ivoire est divisée en deux. La Côte d’Ivoire est balafrée jusqu’en 2010…Voici donc le visage hideux de l’houphouétisme. Une doctrine politique vide qui ne fait aucune promotion de la démocratie à plus forte raison des droits de l’homme. Une doctrine qui a fini par assassiner les fils les plus illustres de la Côte d’Ivoire. L’houphouétisme continue de nous hanter même aujourd’hui encore à travers ses fils qui font l’effort de tirer la Côte d’Ivoire vers le bas. Après avoir fait une coalition en 2010, avec les pires ennemis de la Côte d’Ivoire ils ont gâché le seul espoir des ivoiriens, le démocrate Laurent Gbagbo. Alors la question aujourd’hui c’est : de quoi ces houphouëtistes ne seront-ils pas capables demain contre la DÉMOCRATIE?